Introduction
Mise en contexte
Le projet, dans le cadre du cours LBIRE2234-35 Innovative system management for sustainability, concerne la gestion des déchets et des eaux usées au Centre Sportif du Blocry (CSB), situé à Louvain-la-Neuve. Ce rapport intermédiaire vise à établir un premier diagnostic de la situation actuelle, une analyse des données et des pistes de solutions à concevoir dont le but est de minimiser la quantité de déchets et d’en améliorer le tri sur le site du complexe. En 2022, le CSB a fait appel à la société « C02 Strategy » pour réaliser son bilan carbone annuel (Rapport Bilan Carbone de CO2 Strategy, février 2022). De cette étude sont ressortis les chiffres suivants : - 58 % des émissions sont liées à la mobilité des utilisateurs. - 24% des émissions sont liées à l’énergie. - 12% des émissions sont liées à l’immobilisation/aux infrastructures. - 5% des émissions sont liées aux intrants. - 0,5% des émissions sont liées aux déchets - Et les <1% des émissions restantes sont liées au reste.
L’objectif de ce projet n’est pas de cibler particulièrement la réduction des émissions carbones mais plutôt de valoriser l’économie circulaire puisque l’ambition Zéro déchet fait partie des objectifs de la commune d’Ottignies-Louvain-la-Neuve. À travers ce projet, il est donc question de s’inscrire dans la continuité des précédents travaux afin d’aller plus en détail dans la gestion des déchets. Par ailleurs, ce projet est également en lien avec plusieurs Objectifs de Développement Durable des Nations Unies, à savoir : - l’ODD 6 visant à « Garantir l’accès de tous à des services d’alimentation en eau et d’assainissement gérés de façon durable » puisque le projet veut permettre d’utiliser davantage d’eau de pluie plutôt que de l’eau de distribution - l’ODD 11 visant à « Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables. » puisque le projet cherche à développer des solutions durables pour la gestion des déchets au sein de l’établissement - l’ODD 12 visant à « Établir des modes de consommation et de production durables » puisque les déchets sont le résultat d’un mode de consommation et de production pas suffisamment durable - l’ODD 15 visant à « Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions » puisque, même dans une moindre mesure, le projet permet de réduire les émissions liés aux déchets.
État actuel de la gestion des déchets au Centre Sportif du Blocry
La gestion des déchets actuels du Centre Sportif du Blocry peut être séparée en 2 parties :
Concernant les déchets du centre sportif, celui-ci met à disposition dans ses couloirs deux types de poubelles, une poubelle noire et une poubelle de type PMC. Elles se retrouvent dans la plupart des allées mais elles ne sont pas présentes dans les vestiaires, par choix. Ces poubelles sont récoltées et triées manuellement de façon journalière par les employés du centre avant d’être regroupées dans de grands conteneurs de 1000L environ, à l’extérieur, qui seront ensuite récoltés 2 fois par semaine par la commune qui les confiera à In BW pour qu’ils les recyclent/revalorisent. Les PMC sont récoltés gratuitement tandis que les déchets résiduels (poubelles noires) sont eux payés au poids. Le centre possède également une quantité non négligeable de déchets verts provenant notamment de la tonte des terrains de sports extérieurs.
Il est également important de signaler que la quantité de déchets du centre et la gestion de ceux-ci sera fortement influencée lors des gros évènements comme les rencontres sportives. La cafétéria gère ses déchets de manière indépendante et possède également des poubelles de type résiduels et PMC, qui sont ramassées par la société Véolia. Celle-ci s’occupe de leur louer les conteneurs pour les déchets résiduels et les PMC mais également pour les cartons et les verres. Elle ramasse les deux containers (1200L) de déchets résiduels toutes les semaines, les deux containers de PMC et le container de cartons toutes les deux semaines. Le container de verres est vidé toutes les 4 semaines.
Macro système
Une représentation schématique du macro système a été réalisée à la Figure 1 en Annexe afin d’avoir une meilleure vision des composantes, des facteurs externes et des acteurs ayant un rôle sur les déchets et leur gestion pour le complexe sportif du Blocry.
Le complexe sportif du Blocry est géré par 3 décideurs : la Fédération Wallonie-Bruxelles, la ville d'Ottignies-Louvain-la-Neuve et l'Université Catholique de Louvain. Il comprend différents acteurs, dont la plupart ont déjà été cités auparavant : la commune, le gérant de la cafétéria, Véolia, InBW, les utilisateurs de centre sportif mais aussi AB inBeV, une société qui loue la salle de la cafétéria au Blocry et qui a un contrat avec le gérant actuel et qui fournit également la cafétéria en boissons, ainsi que les autres fournisseurs de la cafétéria.
Différents facteurs externes sont présents et ont un impact sur le type de déchets et/ou le tri de celui-ci. Pour la cafétéria, il y a notamment une notion économique et politique qui intervient car la plupart des sodas sont vendus sous forme de canette en aluminium et considérés comme un produit de vente à emporter avec une TVA de 6% au lieu de 21%, contrairement aux softs vendus sous forme de bouteilles en verre. Une notion politique rentre également en jeu en ce qui concerne l’emballage des produits achetés. La plupart des boissons sont livrées sur des palettes qui sont emballées de plastique, et les boissons à l’intérieur sont regroupées par groupe de 4 et à nouveau emballées par du plastique. La cafétéria ne sait pas agir sur ce point car il s’agit d’une norme au niveau commercial qui est appliquée par beaucoup de fournisseurs.
Un autre facteur externe important à mentionner est l’éducation des utilisateurs du centre sportif. Selon l’éducation reçue, la conscientisation au tri des déchets n’est pas la même et cela se ressentira dans les poubelles.
La gestion des eaux représentée dans le macrosystème par le système eau, a fait l’œuvre d’un projet similaire à celui-ci durant l’année 2022-2023. Plusieurs toits du CSB (pour une superficie de 2980 m²) sont équipés d’un réseau de collecte qui achemine l’eau de pluie dans deux citernes. Cette eau de pluie est utilisée pour l’alimentation des chasses d’eau du centre et l’alimentation des robinets techniques de nettoyage. Les autres besoins en eau sont assurés par l’eau de distribution. En outre les gestionnaires du centre estiment que l’eau de pluie ne couvre que 50 % des besoins en eau pour le circuit eau de pluie, le manque étant comblé par l’eau de distribution. Les eaux usées sont envoyées à l’égout dans le réseau de Louvain-La-Neuve pour être traitée en station d’épuration. Les eaux de pluies non récoltées sont envoyées vers le lac de Louvain-la-Neuve grâce au réseau séparatif d’égouttage de la ville.
Gestion des déchets dans le Brabant Wallon
Dans la province du Brabant wallon, l’entreprise inBW s’occupe de la gestion des déchets au sein des 27 communes. Les déchets ménagers de centre et de l’est du Brabant wallon sont regroupés au centre de transfert et de prétraitement des déchets ménagers à Mont-Saint-Guibert avant d’être transférés en semi-remorque vers l’unité de valorisation énergétique de Virginal à Ittre. Cette unité permet de limiter les déchets qui finiront en centre d’enfouissement technique car les déchets sont triés et la combustion des ordures ménagères permet de produire de la chaleur qui est par la suite transformée en énergie électrique, renvoyée directement sur le réseau. Ce processus de traitement des déchets s’inscrit dans la réglementation wallonne interdisant la mise en centre d’enfouissement technique des ordures ménagères, mise en application à partir de 2008. Différents moyens ont été mis en place par la Wallonie pour réduire la production de déchets ménagers et favoriser les « modes de gestion présentant les meilleurs rapports coûts/bénéfices environnementaux », c’est-à-dire le recyclage ou la valorisation énergétique. Dès lors, l’incinération des déchets ou leur mise en centre d’enfouissement technique est la solution de dernier recours. La législation wallonne impose certaines obligations contraignantes concernant le tri des déchets. Par exemple, les PMC, le papier, le carton, le verre ne peuvent plus être jetés dans la poubelle résiduelle. En 2020, 52,6% (998kt) des déchets ménagers collectés en Wallonie étaient dirigés pour le recyclage vers des centres de valorisation matières et de valorisation organique (compostage ou biométhanisation) et 45,1 % (855 kt) étaient dirigés vers des unités de valorisation énergétique. Les déchets conduits en centre d’enfouissement technique représentaient 2,3 % (43 kt) de l’ensemble des déchets collectés en 2020. Si, en 2020, la part du recyclage et du réemploi atteignait 52,6%, il est prévu que ce chiffre s’améliore, de manière à répondre aux nouveaux objectifs européens en matière de recyclage. La directive de l’Union Européenne, qui s’inscrit dans le cadre de la transition vers une économie circulaire, impose aux États membres de prendre les mesures nécessaires pour atteindre les 60 % d’ici 2030 et 65 % d’ici 2035.
Après cette identification des profils présents dans le Centre Sportif du Blocry, la seconde étape consiste à estimer la quantité totale des déchets et l’efficacité du tri. Pour ce faire, une réunion avec l’équipe de ramassage s'est déroulée afin d’élaborer des stratégies de comptage et d’analyse des déchets les plus représentatifs du Centre Sportif du Blocry. Ainsi, les analyses fonctionnent en ciblant uniquement quelques poubelles spécifiques et en clivant la journée en deux : 9h-16h et entre 16h et la fermeture pour avoir un clivage grossier entre deux catégories d’utilisateurs (repris plus haut). Cette analyse sera effectuée à deux périodes, une en période de stage (vacances d'automne) et une en semaine scolaire. En effet, les vacances scolaires changent totalement le type d'utilisateurs et donc certainement la quantité et le tri des déchets.
Le protocole établi pour évaluer la quantité et le type de déchets est basé sur la masse. Chaque poubelle collectée (donc les PMC et tout venant) est d'abord pesée puis séparée en deux ; une portion bien triée et une portion mal triée. Chaque portion est ensuite pesée pour obtenir une proportion des déchets mal triés. Ensuite, cette portion mal triée est analysée qualitativement en fonction des types de déchets (organique, carton, ordure ménagères, PMC) et chaque portion de type de déchets est à nouveau pesée.
La première analyse portant sur les vacances d'automne a pu être réalisée et est présentée dans une section ultérieure. Il serait intéressant d'évaluer également la quantité de déchets amenée et le tri lors de gros évènements dans le centre sportif. Pour cela, deux approches sont possibles :
Le type d’évènement va aussi beaucoup influencer les résultats. En effet, le nombre de gros évènements au centre sportif est limité donc il faut choisir entre venir à un très gros évènement qui donnera une bonne idée de la quantité de déchets ramenés, sur lequel on pourrait avoir plus d’impact aussi mais qui n’arrive que quelques fois dans l’année ou un évènement de taille plus modérée qui sera plus représentatif des évènements qui ont habituellement lieu au centre sportif.
Finalement, la dernière étape vise à estimer la proportion des déchets, parmi la quantité totale, attribuée à chaque type d'utilisateur dans chaque créneau prédéfini lors de l'étape 1. Pour ce faire, il faudra répartir la quantité totale de déchets (calculée par demi-journée précédemment) par les différents types d’utilisateurs, en sachant que chaque groupe d’utilisateur a des comportements différents par rapport à la quantité de déchets et à son habitude au tri. Pour être le plus représentatif possible et en accord avec ce qui a été observé expérimentalement, un facteur plus ou moins important sera attribué à chaque groupe en fonction de leurs caractéristiques. Concrètement, en couplant les deux premières étapes, il est possible, en considérant un certain degré d’imprécision, d’associer une quantité de déchets et un comportement à un groupe d’utilisateur de manière à permettre l’identification des profils émettant plus de déchets ou triant moins bien, et par conséquent à adapter les solutions en fonction de l'importance du levier d'action.
La gestion des déchets verts du complexe sportif a été un point d’attention ces dernières années. En effet, le centre sportif a investi dans de nouvelles machines intervenant dans la récolte et le stockage des déchets verts afin d’agir sur plusieurs aspects tel que la surproduction, la valorisation de déchets, les coûts (temps, essence, …) de maintenance des espaces verts. Récemment, le centre s’est équipé d’une machine pour le mulching, augmentant la valorisation des déchets et ainsi la qualité de la pelouse et le gain de temps en évitant le ramassage de la tonte. Un broyeur s’occupe des coupes des haies. Le centre réalise aussi un paillage avec les feuilles pour nourrir et fortifier les plantes. L’amélioration de la qualité de travail a été augmentée de manière générale et une diminution de l’utilisation de l’essence (moins de transport de matière) est remarquée. Malgré ces récents progrès, il serait intéressant de questionner ceux-ci pour vérifier s'il n’y a pas meilleure alternative ou simplement s'il est possible de les compléter. Le paillage est un très bon choix puisqu’il s’agit d’une excellente valorisation organique. Selon les besoins, d'autres techniques telles que le compostage, le don ou l'échange pourraient être envisagées. Il est également pertinent d'explorer la possibilité d'une collecte de déchets, à condition de déterminer leur utilisation potentielle, en particulier s'il existe des synergies avec la cafétéria (absence de poubelles organiques pour les déchets de la cafétéria, gestion des chaises en bois cassées, etc.), l'ADEPS ou d'autres installations. De plus, même si les déchets ne représentent que 0,5% du bilan carbone, leur gestion revêt une grande importance, notamment dans le cadre de l'économie circulaire. Il serait opportun d'envisager la réintégration des déchets verts dans les fermes environnantes, favorisant ainsi une approche plus durable.
Les centaines de milliers de visiteurs annuels du CSB causent inévitablement un certain nombre d’objets perdus. Les objets sont tout d’abord conservés un certain temps pour être restitués au propriétaire en cas de demande. S'ils ne sont pas rendus, les vêtements sont parfois donnés. Les gourdes et autres déchets plus problématiques (pour cause d’hygiène par exemple) sont jetés dans les poubelles. Pour estimer le flux d'objets perdus jetés, il serait nécessaire de consulter le responsable des déchets pour connaître la fréquence à laquelle les objets perdus sont jetés. De plus, il faudrait réaliser des pesées et observer le type d'objets perdus jetés avant leur élimination, afin de procéder à un diagnostic précis.
La cafétéria accueille elle aussi plusieurs types d’utilisateurs dont : les sportifs qui viennent boire ou manger après leur sport, le public des matchs et évènements, les parents qui accompagnent leurs enfants au sport, les personnes qui viennent consommer sans passer par le centre sportif. La gestion des déchets de la cafétéria est gérée indépendamment du centre sportif. Celle-ci amène une grande quantité de déchets : les boissons en canette ou en verre, les snacks emballés et globalement la plupart des achats en nourriture ou boisson arrivent suremballés sur des palettes. Un diagnostic de la situation sur le flux et le type de déchets générés doit être réalisé et comparé au diagnostic du centre sportif. Connaître la part des déchets liés à la cafétéria permettra de voir s'il est important de concentrer les efforts de réduction de déchets sur un des deux pôles du complexe. Des échanges avec la cafétéria pour obtenir ce type de données devrait permettre d'obtenir bientôt ces informations précieuses pour la suite du projet.
Suite au changement de gérant l'an passé, le tri et la limitation des déchets se sont apparemment améliorés. Malheureusement, le tri de ces poubelles reste contestable surtout lors de gros évènements et en fonction du public puisque le type de sportifs et d’évènements influence le tri lors des moments de forte affluence. Le personnel de la cafétéria essaye d’y remédier en augmentant le nombre de poubelles et de ramassages lors de ces pics. Le gérant a aussi fait part de plusieurs contraintes qui interviennent dans le choix des produits et dans la gestion des déchets, comme l'exemple des softs en canette qui restent plus économiques que les softs en bouteille de verre (en plus d'être parfois préférée pour les sportifs qui ne consomment pas sur place). Il est cependant important de rappeler qu'au-delà du déchet généré, une bouteille consignée n’a pas toujours un impact plus faible qu’une canette sur l’environnement.
De plus, la cafétéria vend une quantité non négligeable d’eau en bouteille (15 packs par semaine). Il serait donc intéressant d'évaluer l'aménagement de fontaines à eau pour remplir des gourdes. Cependant, la cafétéria possède l’exclusivité sur l’Horeca au sein du Centre Sportif ce qui pourrait générer des conflits d'intérêt.
En fin de compte, il y a peu de contrôles effectifs de la qualité du tri des déchets. Une forte pression économique s'exerce contre le tri, notamment en raison des écarts de prix entre les différents types de conteneurs, des coûts élevés associés à l'installation de nouvelles poubelles conformes aux recommandations de l'AFSCA dans les cuisines. En conséquence, le gestionnaire est laissé à sa propre conscience et sensibilité en matière de tri.
Une première analyse a était faite à partir des données obtenues par les capteurs afin de pouvoir modéliser l'affluence des visiteurs lors d'une semaine et d'une journée types au Centre Sportif du Blocry. Lors d'une journée typique au CSB, les heures de pointe sont observées à 9h, 17h et 18h, comme illustré dans la Figure 2. Cela correspond aux moments où la deuxième catégorie d'utilisateurs arrive. Cette catégorie étant concentrée sur une plage horaire plus courte, l'amplitude de l'affluence est plus prononcée.

Concernant la semaine type, un graphique a été réalisé reprenant le nombre d'entrée sur une semaine selon différentes périodes de l'année : une semaine type hors vacances scolaires, une semaine type durant les vacances scolaires
La Figure 3 montre que le nombre de visiteurs est plus élevé durant les périodes hors vacances scolaires : en moyenne, il y a environ 11.000 personnes par semaine durant les vacances scolaires, tandis que 11.000 visiteurs hebdomadaires se rendent au centre le reste du temps. Dans les 2 catégories, le nombre d'entrées est plus important du lundi au jeudi. Le nombre d'entrées des stagiaires de l'ADEPS, le seul profil pour lequel des données sont disponibles et qui est présent uniquement durant les vacances scolaires, a également été représenté sur ce graphique. Les stagiaires semblent peu nombreux par rapport aux nombres d'entrées pour une semaine type des vacances scolaires, mais ce profil ne doit pas être négligé pour autant, et ce pour au moins deux raisons. Premièrement, les stagiaires de l'ADEPS sont au centre de 9h à 16h-17h, et restent ainsi plus longtemps que la durée moyenne des visiteurs, ce qui n'est pas représenté en comparant leur nombre au nombre de visiteurs sur une journée. Par la suite, les données horaires du capteur devraient être utilisées pour ajouter la dimension de durée des profils d'utilisateur au CSB. Deuxièmement, le stagiaire est plus susceptible d'apporter des collations et d'autres produits générant des déchets pour tenir une journée, ce que quelqu'un qui reste seulement une heure a moins tendance à faire.

Les plages horaires dédiées aux étudiants de la Faculté des Sciences de la Motricité (FSM) pour l'année académique 2023-2024 sont disponibles sur le site ADE Expert, calendrier officiel des cours de l'UCLouvain. Dans un premier temps, les heures réservées pour chaque cours, chaque semaine de l'année, ont été enregistrées pour 20 des 31 locaux répertoriés sur ADE Expert. En supposant un nombre de participants équivalent au nombre d'inscrits au cours sur Moodle, divisé par le nombre de groupes de travaux pratiques pour chaque cours, le nombre d'étudiants par créneau horaire par cours a pu être établi. La médiane du nombre de participants par plage horaire est de 23 étudiants. De la S2 à la S13 des deux semestres, le nombre de cours réservé par la FSM sur l’ensemble du site reste stable. Cela a permis de multiplier chaque créneau horaire d’une semaine type (la S3, choisie arbitrairement) par la médiane des participants pour obtenir le flux horaire des étudiants de la FSM lors d’une semaine de cours.
Sur une semaine de cours, 4800 visites d'étudiants de la FSM sont recensés, correspondant à 2,4 entrainements hebdomadaires par étudiant. Sur une année, cela représente 16% des visites enregistrées par les capteurs du 24 octobre 2022 au 25 octobre 2023. Bien que ce profil d'utilisateur soit effectivement présent de 9h à 16h, avec des pics d'affluence de 14h à 16h, certains cours ont lieu le soir, impliquant qu'une partie de leurs déchets est attribuée aux profils présents après 16h00. Un graphe représentant ces données se situe en Annexe.
Figure 4 : Analyse des réservations d'horaire pour les étudiants affiliés UCLouvainSport.
Figure 5 : Comparaison du nombre de réservations d'horaire pour les périodes scolaires et de vacances
Des données journalières sur le nombre d'inscription aux séances organisées par le Service des Sports de l'UCLouvain sont présentées dans les figure 4,5 et le tableau 1. La figure 4 montre les données brutes récoltées, s'étalant du 4 septembre 2023 au 24 octobre 2023. La différence d'affluence entre les semaines de vacances des étudiants (du 4 au 17 septembre) et les semaines scolaires (du 18 septembre au 24 octobre) sont significatives. Une tendance hebdomadaire est également visible: la plupart des affiliés du Service des Sports pratiquent leur activité du lundi au jeudi, avec toutefois un creux le mercredi.
Ensuite, dans l'optique d'extrapoler ce profil pour une année complète, une modélisation du nombre d'étudiants par type de semaine (vacances étudiantes ou semaines normales) et par jour de la semaine a été établie, présentée à la figure 5. Ces semaines peuvent être extrapolées en fonction du calendrier universitaire. Un facteur de réduction pour les périodes de blocus et d'examen par rapport aux semaines de cours devra être estimé.
Les données du Tableau 1 présenté en Annexe montrent ainsi le nombre de réservations attendu par jour en fonction du type de période avec son écart type, évaluée sur l'échantillon. Ainsi, même si le modèle basé sur les deux mois de données récoltées devra être utilisé pour l'extrapolation, il faut garder à l'esprit la faible fiabilité de certaines données au vu de la grande mesure de dispersion des valeurs. Ainsi, le nombre d'étudiants attendus par an au Blocry, sur la base de l'analyse de cet échantillon, est de 115 408 visites, représentant 15% des 750.000 visiteurs annuels du CSB (du 25/10/22 au 24/10/23). Ce résultat est obtenu en multipliant le nombre d'étudiants par semaine scolaire et de vacances, par le nombre de semaines scolaires et de vacances.
Suite à l'éventrage de sacs poubelles datant du 25 et 26 octobre 2023, les premières informations concernant la masse de déchets, le respect du tri et les types de déchets les plus récurrents lors de jours de stages au centre sportif ont été récoltées. Ces mêmes informations pourront être recueillies dans les prochaines semaines pour des périodes hors vacances scolaires. La Figure 6 illustre la masse et la quantité de tri des déchets de cette première récolte.

Sur les 45 poubelles pesées et ouvertes, il y a un total de 6,2 kg de déchets nets. Les poubelles étaient en général peu remplies : les déchets pesaient 100g et 347g pour les sacs récoltés à l'intérieur et l'extérieur de l'infrastructure. Cependant, il est important de noter que les déchets ont été collectés à une fréquence deux fois supérieure à la normale, malgré cela, les poids de 200g et 694g par poubelle demeurent très faibles. Ceci peut s'expliquer d'une part par le grand nombre de poubelles dans les couloirs du centre, certaines parfois situées très proches alors que ce sont des couloirs peu fréquentés. D'autre part, ces poubelles sont récoltées quotidiennement et tous les 2 jours pour les poubelles intérieurs et extérieures respectivement. Ainsi, il est intéressant de noter que le poids des sacs poubelles représentent vaut 1,2 kg. Si les déchets avaient été récoltés à une fréquence habituelle (deux fois plus longue), cela aurait représenté 9% des déchets bruts. Au total, 5.3kg des déchets étaient bien triés, soit plus de 85; tandis que 926g étaient mal triés.
Les déchets retrouvés dans les poubelles du centre sont souvent semblables. Pour les poubelles ordinaires, les déchets fréquemment retrouvés sont les mouchoirs, les déchets organiques et tout ce qui irait dans les autres poubelles qui ne sont pas présentes comme les cartons et les verres. Pour les PMC, on retrouve principalement des canettes, beaucoup de grandes bouteilles d'eau et des emballages plastiques de collations. Les déchets organiques représentaient eux 35 % des déchets totaux, soit 2,215 kg qu'ils soient bien ou mal triés.
Sur les 926g mal trié, 464g sont issus des poubelles PMC et 462g des poubelles tout venant. Il faut toutefois garder à l'esprit que même si ces chiffres sont équivalents, une unité de déchet organique telle qu'une peau de banane ou un trognon de pomme peut rapidement atteindre 30 grammes, alors qu'un emballage plastique de collation lui ne va peser que quelques grammes. Le volume PMC peut donc être plus impressionnant et la quantité de déchets PMC mal trié plus importante pour une certaine masse. Les déchets organiques représentaient 35 % des déchets totaux, soit 2,215 kg, qu'ils soient bien ou mal triés. De plus, 66,73% de ces déchets organiques proviennent des poubelles de la salle d'escalade. La gestion des déchets organiques et la mise en place de poubelles organiques, surtout dans la salle d'escalade reste à envisager.
Certains déchets mal triés ont été observés de manière récurrente. Tout d'abord, vu que le centre ne possède que des poubelles PMC et des poubelles tout venant, le verre (faible proportion), les cartons (faible proportion), les mouchoirs et la matière organique tel que les restes de nourriture ne sont pas idéalement triés. Ils se retrouvent le plus souvent dans la poubelle tout venant (sauf le verre en PMC) mais pas toujours.
Conclusion sur le diagnostic
Plusieurs conclusions peuvent être tirées sur le diagnostic établi. Tout d'abord, la difficulté de collecter des données représentatives dû à la complexité du fonctionnement du centre sportif est à prendre en compte dans les futures analyses. En effet, ce centre regroupe beaucoup d'utilisateurs différents, plusieurs structures en son sein, et des fréquentations fortement variables dans le temps, ce qui rend l'analyse et l'association des déchets aux profils d'utilisateurs complexes. Ensuite, les étudiants de la FSM et les étudiants affiliés au Service des Sports, les deux profils pour lesquelles les données ont pu être analysées en profondeur, représentent à eux-seuls 31% des visites de octobre 2022 à octobre 2023, selon les estimations. Finalement, la récurrence de certaines erreurs dans le tri et la part importante de déchets organiques dans les poubelles suggèrent que des améliorations dans la gestion des déchets et la collecte de ceux-ci seraient pertinentes.
Une fois le diagnostic concernant la gestion des déchets au CSB établi, il paraitra judicieux de proposer les meilleures pistes de solutions pour réduire la quantité de déchets ainsi qu’améliorer le tri des déchets sur place. Les solutions se doivent d’être envisagées de manière holistique, même si d’emblée certaines pistes paraissent évidentes et parfois faciles à implémenter. La principale source d’amélioration concernera le domaine de la sensibilisation du public au tri des déchets. En effet, vu le mauvais tri réalisé par les utilisateurs, il apparaît pertinent et facile de rappeler via des affiches par exemple où se trient les déchets principalement retrouvés dans ces poubelles et systématiquement mal triés, à savoir les bouteilles en plastique, les mouchoirs, les emballages de collation et autres déchets en plastique. Par ailleurs, la sensibilisation du public doit également être ciblée selon les profils d'utilisateurs dans le but de réduire la quantité de déchets, ce qui pourra également être facilité par une diminution de la mise en place de nouveaux sacs poubelles (attendre que le sac poubelle soit suffisamment rempli avant de le retirer). D’autre part, une réflexion approfondie sera nécessaire à propos du nombre et du type de poubelles proposées à l’intérieur du complexe puisque les poubelles actuelles ne semblent plus correspondre aux besoins des utilisateurs (PMC mal triés, déchets organiques et carton non triés).
Un levier d’action puissant concerne la gestion des déchets au sein de l'espace de la cafétéria car une quantité de déchets générés conséquente est attendue même si elle n'a pas encore pu être quantifiée. La cafétéria pourra par exemple être incitée à modifier ses pratiques pour réduire ses déchets et améliorer leur gestion. Il sera important de se concentrer sur les flux importants de déchets afin de cibler les solutions les plus efficaces, même si aucune action facile et accessible ne sera négligée même si elle apporte moins de résultats. De nombreuses autres réflexions doivent être menées afin d'évaluer la pertinence de solutions telles que l'implémentation de poubelles organiques, la création d'un compost pour les déchets verts du complexe et/ou de la cafétéria, les coopérations possibles entre les deux pôles pour les déchets peu communs, la création de fontaines à eau ou encore la revalorisation des objets perdus.
Pour la modélisation des solutions, il sera nécessaire d’obtenir un graphe qui regroupe heure par heure chaque type d’utilisateurs de manière à cibler sur quels groupes doit se faire essentiellement la sensibilisation. Il sera impératif d’obtenir une quantification des masses de déchets pour le complexe et la cafétéria, à coupler avec les données à propos de la proportion de bon tri, que ce soit en période scolaire ou en vacances.
Bibliographie
Rapport Bilan Carbone, CO2 Strategy, 2022
Gestion des déchets, Ville d'Ottignies-Louvain-la-Neuve, 2023, https://www.olln.be/fr/ma-ville/services-techniques/environnement/gestion-des-dechets/gestion-des-dechets
Traitement des déchets, Renewi, 2023, https://www.renewi.com/fr-be/entreprises/services/traitement-des-dechets
Gestion des déchets ménagers et assimilés, Etat de l'environnement wallon, 15/02/2022 http://etat.environnement.wallonie.be/contents/indicatorsheets/DECHETS%204.html#


Tableau 1 : Moyenne du nombre de réservation par jour de la semaine et par période avec leur écart-type

